31/10/2009

dogaresse | fier | ruisseler

Une drôlesse d’ogresse
Plus fière qu’une dogaresse
Avait une forteresse
Et un trône d’altesse

Elle y posait ses fesses
Et telle une déesse
Y donnait un’ grand’messe
En l’honneur de l’hôtesse

Elle n’était doctoresse
Ès la délicatesse
Et salivait d’ivresse
Devant tant de chair fraiche

Son manque de sagesse
Générait moult stress
Chez les pauvres bougresses
De sa cour de clownesse

Leur sueur froide et sèche
Ruisselait de détresse
Devant la grande diablesse
Qui voulait qu’elles engraissent

Il suffisait qu’elle baisse
Son attention expresse
Pour qu’ainsi disparaissent
Ses sujettes en vitesse

Alors la patronnesse
Assommée de tristesse
Regrettait sa rudesse
Et allait à confesse


29/10/2009

anonyme | gros-grain | ondulatoire


Un certain Monsieur Super-Chapeau
Était un chouette chapeau-héro
Il avait pour rester anonyme
Un gros-grain d'une étoffe sublime
Qui cernait son mystérieux regard
D'un doux flottement ondulatoire

Et quelques croquis de Super-Chapeau :


hipparchie | exempter | phrasé



L'hipparchie ayant envahi ma journée
Je me permets de m'auto-exempter
De poésie, de rime, de phrasé
Vite vite il me faut huit pieds

11 - 10 - 9 - 8 pour changer

Et 7 pour finir.



"hipparchie" : division de la cavalerie grecque, comprenant environ 500 hommes.


28/10/2009

gironde | métonymie | neurasthénie



Il était une blonde gironde
Qui passait ses journées et ses nuits
À jouer sur les mots et les mondes
Que sa main dessinait à l’envie

Il n’était une seule seconde
Qu’elle ne cherchait un rythm’ un débit
Pour livrer sa parole faconde
En une volubile prosodie

Sans sa verve elle était moribonde
Proie d’une vive neurasthénie
Et les jours qu’elle était inféconde
Elle rêvait de métonymies

« Dans les flots de jolies voiles abondent
Et ma plume éloquente s’évanouit
J’ai perdu ma langue vagabonde
Je n’ai plus toute ma tête, quelle folie ! »


26/10/2009

maigrir | fabrique | transparent


Le petit homme habitait deux mondes
Celui des choses et celui des rêves
De son imagination féconde
Il tirait sa chaleur et sa sève

Mais un jour un nuage importun
S’imposa, décidant d'envahir
Son extraordinaire jardin
Qui se mit aussitôt à maigrir

Accablé par le poids de l'intrus
Qui étouffait en lui le cosmique
Il partit dans la forêt touffue
Qui menait aux fabriques magiques

Les fabriques des rêves étaient telles
Qu’on y forgeait du songe et du vent
Il revint plein de forces nouvelles
Qui laissèrent le brouillard transparent

C'est ainsi que depuis ce temps-là
L’homme sait voir venir les nuées
Et avant qu'elles n'emplissent son Soi
Il les chasse de son ciel éthéré


24/10/2009

lilial  conductibilité  répartition


Une jeune demoiselle
À la gorge liliale
S’approcha toute frêle
D’un danger abyssal

Ignorant les vertus
De son corps si menu
Elle n’en voyait l’innée
Conductibilité

Elle toucha du doigt
Une source d’électrons
Libres et sans foi ni loi
Qui l’emplit de tension

Mais la jeune ingénue
Au courant continu
Demanda d’épargner
De son corps un côté

L’électrique intrusion
Accepta son marché
D’une répartition
De sa charge en moitié

Et dès lors la jeune fille
A la peau de vanille
Resta douce vestale
Mais d’un côté, fatale.