31/03/2010

ATELIER D'ÉCRITURE 004

Aujourd'hui, un billet dense pour compenser mon absence ces derniers temps : un bon compte-rendu d'atelier d'écriture.

D'abord, le texte à faire chez soi.


Consigne : discours intérieur d’une personnalité connue de tous.

Enceinte

« Mon Dieu, mais comment ai-je pu me laisser embobiner par ce bellâtre ! Quelle cruche, quelle triple ahurie, quelle imbécile heureuse je fais ! Croire les boniments de ce cochon, de ce rustre, ce malappris ! Ah, quel malheur ! Quelle misère ! Dans quelle terrible situation je me trouve ! Et comment sortir de bourbier immonde dans lequel je patauge…
L’infâme ! Si son chemin venait à recroiser le miens… Ah, me venger ! Quel fantasme ! Que ne suis-je homme pour le battre de toute ma rage ! Et pourquoi suis-je femme, si facilement tombée dans les rets de ce charmeur de grand chemin… Je suis maudite. Le poids de mes jeunes années me pèse déjà tant. Je suis perdue. Foutue. Plus d’espoir pour moi. Pas d’espoir pour toi, enfant de malheur qui m’habite déjà. Tu tombes bien mal et moi je tombe bien bas. Je vais être humiliée. Je ne sais même pas si tu pourras exister. Tout est fini, tout est mort. Plus rien ne vit…

Mais toi, pourtant, tu vis. Malgré tout, malgré la pire des disgrâces, malgré la terre aride à laquelle tu t’abreuves, tu vis… Apprend-moi, comment fais-tu ? Où trouves-tu la force ? Que fais-tu encore là, en moi, au creux de ma pauvre carcasse, vide de tout sauf de toi ? Où trouves-tu le courage d’exister ? Tu ne le tiens certainement pas de ton père qui n’est que lâcheté, qui n’a fait que détruire tout ce qu’il a touché… Moi qui ai cru l’aimer. Quelle ironie, quel manque de jugement, mais où avais-je donc égaré ma raison ?…

Allons. Ressaisissons-nous. Toi tu n’as rien demandé à personne. Si tu nais, il faut que je trouve une solution pour que ce ne soit pas sous le sceau de la honte et du désespoir. Et moi… moi non plus, je ne veux pas accepter ça, je ne veux pas connaître le sort des filles mères. Je ne veux pas supporter l’opprobre et le déshonneur. Je ne mérite pas cela, c’est trop injuste ! Pourquoi paierais-je seule le prix de la faute de l’odieux ? Non, non et non ! Il faut que je trouve une solution, quelque chose pour nous sortir de ce mauvais pas. Que faire ?... Il faut se cacher. Personne ne doit savoir, surtout, personne. Disparaître pendant neuf mois. Oui, c’est cela. C’est la seule solution. Mais où aller ? Qui m’accueillera ? À qui confier mon infortune ? Si l’on venait à l’apprendre… Ah, quel malheur ! Je serai lapidée, piétinée, traînée dans la boue ! Mon Dieu, que faire, que faire ! Pourquoi faut-il que je sois si fertile ! Pourquoi faut-il que je sois ainsi le jouet de mes sens ! Et pourquoi si naïve… accorder ma confiance à une belle figure… Hélas, c’en est bien fini de ma crédulité. On ne m’y reprendra pas deux fois… si toutefois le destin me laisse vivre… Que faire ! Oh, quel malheur, quel malheur !... Enfant ! M’entends-tu ? Qu’es-tu venu faire ici ? Pourquoi s’incarner en moi ? N’as-tu pas trouvé d’autre ventre plus disposé à t’accueillir ?

Ah ! Mais non, je divague. Tu es mon enfant bien sûr. Mon enfant à moi, et certainement pas celui du chameau qui t’a planté là ! Et c’est à moi de nous sauver. Il n’est pas trop tard. Je suis pleine de ressources. J’ai de l’imagination. Je vais nous tirer de là et je ne vais pas faire les choses à moitié. Tu n’auras jamais à rougir de ton origine. Tu marcheras la tête haute ! Tu seras ma fierté. Je trouverai un moyen pour que le scandale nous épargne. Avec l’aide de Dieu je trouverai une parade. Une explication à tout cela. Je justifierai ta présence en ce monde. Il faudra que Joseph me croie. J’ai besoin de lui. Lui seul pourra me soutenir, m’aider dans cette épreuve. Et lui seul m’aime assez pour accepter. Pour endosser le rôle que je vais lui demander de tenir… Que ne suis-je restée auprès de lui, la seule personne en cette vaste contrée, qui me soit plus dévouée qu’un cousin, qu’un frère, que le plus proche de mes parents ? Oui, je vais faire la route avec Joseph. Mais ni lui ni personne ne doit penser que j’ai perdu ma virginité. Je dois rester intègre et je ne veux pas lui faire de peine, lui faire penser que je me sers de lui, que je me donne à d’autres et me refuse à lui. Hum… c’est délicat, engrossée comme je suis… en fait, c’est presque impossible, comment imaginer que je puisse être vierge, et enceinte ! Qui me croira ? Qu’inventer pour expliquer cela ?

Avec l’aide de Dieu… avec l’aide de… mais oui ! Je sais ! Voilà la solution ! Merci mon Dieu, tu me sauves et cette fois, c’est bien à toi que je devrai mon salut ! Quelle idée épatante ! J’en ris ! J’en ris ! Cela ne peut que marcher ! Cela doit marcher ! Enfant, nous sommes sauvés. Nous sommes sauvés et bénis entre tous. Je mise très gros mais le jeu en vaut la chandelle. Il faut tenter le tout pour le tout. Nous n’avons pas le choix. C’est ça ou la mort, ou tout comme. Et une vie sans joie, c’est pire que la mort. À toi je ne demande qu’une chose : s’il te plaît je t’en prie, sois un garçon ! J’ai une chance sur deux. Il faut que tu sois un garçon, mon fils, sinon tout mon fragile édifice s’effondre. Pas de blague, c’est capital pour mener à bien mon projet. Je vois grand pour toi, fils. Non tu ne seras pas un vil bâtard, non tu ne traîneras pas tes os malades dans les bas-fonds de Nazareth, accompagnés d’autres brigands et rebus de la société. Tu seras aimé, respecté, influent, suivi, écouté ! Tu seras le messie ! Le fameux messie que tout le monde attend ! Eh bien leurs attentes ne seront pas veines ! Ils l’auront leur guide, et ce sera toi mon fils ! Toi l’élu, le berger divin, l’incarnation de Dieu sur Terre ! Oh oui fils ! Fais de moi la femme de Dieu lui-même ! L’épouse sacrée ! Délivre-moi du péché originel ! Purifie moi de toute la fange dans laquelle tout s’ébat toujours, tout le temps ! Ah, sortir de mon avilissement ! Tu seras le fruit de l’immaculée conception. Un miracle ! Je serai vénérée ! Tu seras roi de tout un peuple ! Tu seras le fils de Dieu le père éternel ! Et non de ce misérable fellah que j’ai un jour aimé… Ah quelle honte... Mais il ne faut plus que je m’accable, l’heure n’est plus à la peine, mais à la fête ! L’autre s’efface déjà de mon souvenir, bientôt je l’aurais totalement oublié et je croirai moi-même que ton père est l’Unique, le seul Dieu vivant ! J’y crois déjà un peu, je me convaincs moi-même ! Fils, un destin exceptionnel t’attend, il ne peut en être autrement. Et Joseph, il ne peut qu’accepter et croire, c’est cela ou la honte sur lui. En se forçant un peu, il croira. Il le faudra bien. Et la suite de l’histoire, qui la connaît ?... Fils, souhaite-moi bonne chance, souhaite-nous bon courage. La route est encore longue. »

Pour l'occasion, j'ai fait un petit dessin :

Consigne : improvisation à partir d'une image. J'ai cherché sur internet celle qui correspondrait le mieux à celle qu'on avait sous les yeux, donc ce n'est pas ça mais ça vous donne une idée.



Sur la Terre coexistent deux mondes, qui sont comme le recto et le verso l'un de l'autre. Les vestiges de l'un s'échouent dans l'autre, et les habitants de chacun se croisent sans vraiment imaginer pouvoir un jour toucher du doigt la réalité de l'alien.
Leurs éléments sont différents : l'eau d'un côté, de l'autre l'air. D'un monde à l'autre la curiosité est grande mais l'accessibilité difficile. L'Océan est à l'Humanité ce que l'inconscient est à l'individu. Ou si l'on préfère, ce que la forêt est à Dantes ou au Petit Poucet. De vieilles mémoires y sommeillent, et pour les découvrir, il faut aller les chercher très profond, dans un environnement où l'on ne sait pas respirer et où rodent des monstres qu'il faudrait apprendre à connaître mais qui sont sauvages et farouches.
Pourtant, voyez ce qu'on y découvre, dans ces profondeurs abyssales : une créativité enfouie qui se révèle à soi, des restes de transmissions ancestrales qui nous apparaissent enfin, un don latent qui voudrait qu'on l'arrose.




Consigne : encore une impro à partir d'une image. Là pareil, j'ai cherché une photo qui ressemblait à celle qu'on nous avait montrée, et je suis assez contente de ma trouvaille, qui s'en rapproche beaucoup.


Où sont mes copains ? Mince, j'ai perdu tout le monde et je suis cerné par tout un tas d'adultes en transe. Je ne sais plus du tout où je suis. Pfff, ils vont m'écraser avec leur grands gestes. Surtout, ne pas lâcher le sari de maman, et surtout, surtout, ne pas donner l'impression d'avoir peur... Ah ! Elle bouge trop ! Je sens que je vais la perdre, et comment la retrouver au milieu de tous ces gens ! Si au moins il y avait les potes... Là je vais me retrouver embarqué dans la foule qui me ballotte dans tous les sens... Non ! Je m'accroche fort fort fort ! Maman ! Hé oh ! Hé oh !... Elle ne m'entend pas... Papa !... Ah, à quoi bon, il est beaucoup trop loin... Bon, tant pis, je lâche. Je vais bien finir par retrouver les autres.

Et si vous voulez en prendre plein la vue, allez voir les magnifiques photos de ce festival indien des couleurs et de l'arrivée du printemps, par ICI.



Consigne : créer un personnage (chacun son tour on choisit une caractéristique du personnage) :
Une fille, de 72 ans, fine, comédienne, sombre, qui s'appelle Rose.
Ce personnage rencontre un jeune homme.

Ici, je me suis permise de reprendre mon texte après l'atelier parce que j'avais été emballée par le sujet, le personnage et la situation, et j'avais été frustrée par le peu de temps que nous avions pour développer notre histoire. Donc voici la version remaniée :

La Cornouaille est un concentré d'Angleterre : gothique mais très rurale, sombre et pluvieuse mais domestique et villageoise, à la fois romantique, romanesque et pittoresque. Ainsi aurait-on pu décrire Mrs Rose Winipeg, de la branche des Winipeg-Toteman du conté de Roastenbury. La grande dame était une noble désargentée et ne restait de sa fortune que sa vénérable demeure, très délabrée mais qui avait conservé un certain cachet et en imposait par sa présence massive et silencieuse. Son manoir était à l'extérieur du village et pour y accéder il fallait traverser un grand parc dans lequel on entrait par un lourd et grinçant portail en fonte. La lady vivait seule avec son majordome et une vieille servante. Elle n'avait plus de famille et les rares personnes qu'elle croisaient de temps en temps étaient les quelques villageois de son hameau qui considéraient cette longue dame digne et solitaire, qui ne parlait quasiment plus et les voyait à peine, avec un respect mêlé d'une vague tristesse. Elle passait ses journées assise à un fauteuil près d'une fenêtre donnant sur le chemin du parc, perdue dans ses souvenirs de splendeur passée, caressant le secret espoir de voir un jour quelqu'un pousser la lourde porte rouillée de son portail d'entrée. Ce serait un ancien admirateur secret qui l'aurait cherchée des années durant pour enfin la trouver là, et lui manifester son amour infini et son admiration sans bornes. Elle scrutait ainsi jour après jour le chemin toujours désert, et jour après jour n'y apercevait que quelque lapins des champs frétillant du pompon.

Or il advint qu'un matin, Rose entendit un grincement inhabituel venant de son jardin. Surprise et intriguée, elle se posta sur son fauteuil une paire de jumelles à la main, y porta le regard, plissa les yeux et chercha une stabilité pour pouvoir observer à son aise ce qui se passait à l'entrée de son domaine. Elle ne s'était pas trompée : son portail s'était ouvert, et il se refermait à présent dans un bruit de métal, sur un mystérieux inconnu. Quelqu'un venait. Quelqu'un venait pour elle ! Elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu'elle avait eu une visite de quelqu'un de la ville (car ce ne pouvait être qu'un citadin, elle en était sûre), cela remontait à l'époque faste où elle connaissait du beau monde et où elle-même était une invitée de marque dans les salons et les fêtes privées de Londres. Invitations qu'elle avait trop souvent déclinées à cause de son éloignement et de sa fatigue croissante, ce qui lui avait valu d'être peu à peu oubliée. Mais là, cet homme arrivait bel et bien, tout de suite, pour la voir. Elle regarda encore : c'était un jeune homme ! Comment la connaissait-il ? Que venait-il chercher ici ? Qu'allait-il lui annoncer ? l'aimerait-il ? Serait-il charmant ? Admiratif ? Impressionné ? Ça-y-est, il était là, au pied de l'escalier. La sonnette retentit... puis une deuxième fois...

" - Y-a quelqu'un ?
- J'arrive, j'arrive !" grogna le majordome ensommeillé, peu habitué qu'il était des visites impromptues.
" - C'est pour quoi ?
- Je souhaiterais m'entretenir avec Madame... Winipeg. C'est cela, Winipeg."
Elle entendit tout ..."Ciel !". Elle se leva de son fauteuil, arriva en haut de l'escalier qui descendait au vestibule d'entrée, prit un air dramatique et majestueux, baissa la tête et posa les yeux sur l'homme qui était resté sur le pallier de la porte.
"- Vous pouvez disposer Henry.
Jeune homme, je ne vous connais pas il me semble. Quelle affaire vous amène à moi ?
- Chère Madame, ravi de vous connaître. Je n'ai pas tous les jours l'honneur de rencontrer une personne aussi respectable que vous. Sachez que vous suis tout dévoué. Quand j'étais petit mes parent m'avaient emmené voir une pièce dans laquelle vous joueiez. J'avais été grandement impressionné. Vous m'aviez subjugué à l'époque. Ah ! Quel souvenir ! Vraiment c'est merveilleux...
- Cher jeune homme, entrez-donc, mettez vous à l'aise, Henry va prendre votre manteau.
Henry ! Veuillez emmener les affaires de Monsieur.
Monsieur ?
- Canburg, William Canburg. Enchanté.
- Ah, William, comme c'est charmant ! J'avais un neveux qui portait le même prénom... Ah ce cher petit Willy...
Helen, apportez-nous du thé, voulez-vous !
Mais revenons à nos moutons, dans quelle pièce m'avez-vous vue, dans quel théâtre ? En quelle année était-ce ?
- J'avoue Madame ne pas bien m'en rappeler. J'avais six ans à l'époque, tout cela est assez flou dans mon esprit. Mais je vous assure que le souvenir qu'il m'en reste est des plus agréables.
- Splendide, splendide... vous savez, je reçois encore des lettres d'admirateurs de temps en temps... quelle époque, le théâtre avait alors une réelle importance, les salles étaient combles, notre succès était éclatant ! Aujourd'hui, tout le monde ne pense plus qu'au cinéma... les temps ont bien changé hélas. Heureusement il reste de jeunes gens comme vous, de vrais esthètes, des amoureux des arts vivants et des belles lettres. Des gens pour se souvenir des artistes de talent ! Regardez-moi. J'ai vieilli, je suis fatiguée.
- Vous êtes toujours resplendissante Mrs Winipeg.
- Appelez-moi Rose, je vous en prie. Pas de chichi entre amoureux de l'art dramatique ! Cher William, vous êtes un charmeur. Si si, je sais bien que j'ai perdu ma jeunesse et ma fraîcheur. Par contre il y a une chose qui demeure toujours en moi et qui ne me quittera jamais, c'est mon don, mon art. Je suis aussi bonne comédienne aujourd'hui qu'il y a vingt ans. Cela fait partie intégrante de ma personne, m'habite, me maintient en vie. Je crois que vous ne réalisez pas vraiment que celle que vous avez vue enfant est bien là, face à vous, en ce moment même. Je suis la même, je traverse les ans, je joue pour vous, il me reste toute mon aura, mon magnétisme, je fais un geste, j'esquisse une expression, j'exprime un sentiment, une larme roule sur ma joue, je me lève, je me tiens au dossier de cette chaise, l'émotion m'étreint... je ne vois pas le public, les feux de la rampe m'aveuglent, je ne vois plus rien, je chancelle, je déborde de bonheur et de douleur à la fois. Je voudrais rester sur scène à jamais, me perdre dans mon personnage, être Phèdre, Andromaque, Médée, Antigone jusqu'à l'anéantissement ! Mais qui sont ses serpents !... Ah ! Je m'égare. Veuillez m'excuser William. Je ne suis plus moi-même. Voilà... voilà... je reviens à moi, tout va bien. Je m'assied, je reprends mon souffle. Oh, j'ai la gorge serrée, mon coeur déborde ! Veuillez m'excuser, je suis si seule, si seule ! Oh, arrêtez-moi ! Que je cesse ! Diable, quel manque de bienséance !... Mon cher William, vous qui me connaissez, qui êtes venus me voir après tant d'années, vous me comprenez n'est-ce pas ? Vous me soutenez, vous ne m'abandonnerez pas, n'est-ce pas ? Vous n'allez pas partir pour ne plus jamais revenir, comme tous les autres ? J'ai peur vous savez ? Parfois je me réveille la nuit, mes vieux souvenir me hantent...
- Madame Rose, écoutez... c'est vrai que j'ai assisté à l'une de vos représentations quand j'étais petit, mais ce n'est pas exactement pour cela que je suis venu vous rendre cette visite. Je vous l'ai dit, j'ai beaucoup d'admiration pour vous. C'est pour cela que je souhaite le meilleurs pour vous, et que j'aimerais beaucoup vous voir dans un environnement agréable et douillet, entourée de gens bienveillants, avec tout le confort moderne. Voyez-vous, je suis promoteur immobilier et cela fait un certain temps que votre bien m'intéresse. Je pourrais vous en offrir une somme rondelette et vous sortir ainsi de l'embarras où il me semble que vous vous trouvez, au regard de l'état de votre demeure. Vous n'avez pas de descendance, n'est-ce pas ?"

28/03/2010

UNE PAGE COMME ÇA

Allez, juste une page pour vous donner envie de lire le reste et après ça, promis je ne vous embête plus avec cette BD... peut-être.

Pour la lire en entier, c'est par ICI !







LOGO MII

J'ai fait un logo cet hiver pour un Master : Management International et Interculturel.
Je vous montre 4 propositions que je leurs avais faites. Ils ont finalement choisi la première.

27/03/2010

çA Y EST !

J'ai fini ma BD, je vais donc pouvoir reprendre une activité normale sur ce blog.
Peut-être que vous voudrez la lire alors la voici, juste ci-dessous. Mais si vous la lisez n'oubliez pas qu'elle s'inscrit dans le cadre d'un concours : il y avait une BD de 11 pages qui nous a servi de base pour nos histoires. Donc pour une parfaite compréhension de la mienne, lisez-là donc !
Allez, je vous mets son lien comme ça vous n'aurez pas à la chercher :
http://www.manolosanctis.com/bd/781/13m28


25/03/2010

VOUS L'AUREZ COMPRIS

en ce moment je suis sur ma BD, et ça va durer jusqu'à samedi.
Voilà une case :


Et si vous voulez voir la BD entière (en cours de réalisation, j'aurai fini samedi) c'est par ici.

22/03/2010

POUR PATIENTER

Allez, je vous mets quelques croquis pour vous faire patienter en attendant des posts plus conséquents. Je viens de les faire au parc en bas de chez moi. Le parc, c'est l'endroit vraiment idéal pour croquer. Surtout les enfants bien sûr (et ça c'est vraiment nécessaire de le bosser parce que c'est pas si simple, un môme, à dessiner), mais pas seulement. En fait on trouve beaucoup de types de gens différents et de tout âge au parc.

19/03/2010

UNE POUPÉE

Euh... je n'ai pas le temps de faire d'autres dessins que ceux de ma BD en ce moment. Vous l'aurez compris. Alors je vous sers des poupées ! Youpi !


15/03/2010

䷁ PLEIN, PLEINE | RECEVEUR, RECEVEUSE | SPACIEUX, SPACIEUSE

Humer, sentir, palper... je crois que je peux y aller, m'incarner... trouver le fil de vie, toucher... là ! Je le sens, je sens le lien, je m'accroche ! Ça-y-est, je suis relié, connecté. À quel corps ? À quel ventre ? À quelle mère ? Qui m'accueille ? Quelle receveuse ? Je sens déjà sa chaleur, sa chair, son humidité. M'y voilà, dans ma première maison, si spacieuse, si confortable... Mmmm... j'ai un corps. Encore presque rien mais déjà quelque chose. J'habite déjà ce ventre, il est déjà plein, plein de Moi, plein de mon Être. Elle, elle ne le sait peut-être pas encore, mais au fond, elle le sent.

Bon, certes on ne voit pas trop qu'elle est enceinte, mais le dessin est vite fait.

08/03/2010

䷺ IMPORTABLE | TEIGNE | ÉTAMER

Alors que je m'étais installée à une terrasse ombrée pour étamer à l'aise quelques bijoux d'été, je fus soudain livrée à l'ardeur excitée d'un caniche apprêté avec un goût douteux. Le cabot hystérique frétilla tant et tant que mon précieux ouvrage se trouva renversé. J'en fus si embêtée que je saisis la teigne et lui couvrit la tête de sa veste importable. L'improbable animal s'en fut geignant au loin, et moi je m'en voulus du traitement qui connut.


Un dessin, totalement imaginé (moi qui n'ai pas de chien) :


Et un autre, après avoir regardé des photos de chien dans Google images :


Et pour le plaisir, quelques photos glanées de chiens marrants :






LES JARDINS DU CɶUR

Logo que j'ai réalisé pour une association :







05/03/2010

ATELIER D'ÉCRITURE 003

Cela commence à faire bien longtemps que je n'ai posté aucun texte. Alors je me rattrape avec un compte-rendu de mon dernier atelier d'écriture :

D'abord, le texte à faire chez soi.
Observation : dans un café, 15 – 20 min, décrire une scène qu’on observe :



L’heure creuse


L’endroit est plein de charme : un vieux café parisien qui doit dater d’entre-deux guerres, très bien restauré, à l’angle de deux rues dans le quartier Pelleport. Les dominantes colorées sont le rouge et le crème, et des pointes de vert olive viennent ponctuer l’espace. Le noir des tableaux présentant les prix et les menus, anime la pièce d’une littérature à main levée à l’esthétique surannée mais rassurante.
De là où je me suis installée, je peux facilement observer le ballet des serveurs (ce soir il n’y a que des hommes au service) qui vont et viennent de la cuisine au comptoir, du comptoir à la cuisine, ou qui slaloment entre les tables, qui déplacent, replacent, rangent, réarrangent, servent, desservent, font tinter les verres, accueillent les habitués de cordiaux « Bonsoir ! Comment ça va ? ». Il est presque 19h. L’un d’entre eux s’assied à la grande table centrale muni d’une ardoise et d’un feutre-craie, et rédige, concentré, le menu du jour. C’est l’heure de préparer le premier service. Il doit être responsable car une fois le menu accroché, il commence à briefer un jeune serveur sur les réservations du soir et l’organisation des tables. « Une table de sept ici, ces deux là peuvent êtres séparées pour les couples, la grande est prête pour 21h… ».
Dans un coin à droite, un autre espace-temps s’offre à ma vue. Un jeune homme seul à une table est assis dans une quasi immobilité, un magazine sous les yeux. De temps en temps il tourne une page, il ne boit ni ne mange, il doit sans doute attendre, et comme moi il observe. Il m’a vue et m’a lancé le regard de complicité des solitaires contemplatifs. La valse du service bat son plein autour de nous, profitant de l’heure creuse pour achever la métamorphose du café en restaurant. Les clients du pot de six heures quittent les lieux dans un concert de crissements de chaises, de tintement de tasses et de froissements de manteaux, alors que quelques badauds s’arrêtent devant la vitre, hésitant à entrer pour souper. L’autre et moi-même, sommes comme des rochers émergeant de la rivière : seuls éléments fixes du décor. Nous sommes le calme dans la tourmente, l’œil du cyclone, la sagesse méditative incarnée. Nous somme les yeux qui voient pour prendre la mesure des choses, alors que tout s’agite dans une semi inconscience. Soudain le rocher s’anime, l’homme se lève, ferme son magazine, se retourne, ses yeux se remplissent d’intention, son visage prend forme sociale, il sourit. Une femme vient d’arriver, sans doute celle qu’il attendait. Il l’invite à s’asseoir, reprend place lui aussi, et ils commencent à converser, entrent dans la valse et sont emportés dans l’effervescence alentour. Comme je l’observais du coin de l’œil, il remarque l’intérêt que je lui porte et je me rends compte qu’il risque de mal l’interpréter. Je détourne le regard, regarde ma montre. Le temps de l’exercice est écoulé, j’ai fini mon café, je prends mes clics et mes clacs et je quitte le troquet.




Pendant la séance :


Consigne : improvisation à partir d'une photo :


C'est une histoire de rythmes, de tonalités. La musique de Paris. C'est aussi le dédale, le labyrinthe. Se perdre, monter, descendre, le près, le loin. Enfin c'est l'espace. Je me blottis, je tends le cou et je vois une portion de ciel entre deux arches. C'est minéral, c'est une architecture. Je saute de marche en marche jusqu'aux toits de Paris, ce sont des symboles forts qui nous crient "Ah Paris !", un camaïeux de gris, des chauds, des froids, car cet endroit n'est que valeurs. Comme une vieille carte postale, Paris est tons de gris, ombres et lumières, l'eau qui court, la pierre, le fer.



Consigne : dialogue entre deux personnages inventés par le groupe :

- un enfant, 12 ans, rêveur / dans la lune, Lancelot, un peu rondouillet, menteur, dessine bien.
- un homme, 75 ans, Valentin, jovial, grand mince, illettré, en confiance.

V - Ha bah ça alors ! Mais comment as-tu fait pour monter là-haut, petit ?

L - Par la fenêtre, la grosse branche passe juste devant ma chambre. Ici c'est ma base secrète.

V - Et t'as pas peur de tomber, dis-donc ?

L - Impossible ! Ma cabane, c'est moi qui l'ai faite, et c'est du solide, croyez-moi.

V - N'empêche, chuis pas tranquille. Ta maman sait que tu es là-haut ?

L - Mais oui, bien sûr, elle me laisse faire ce que je veux de toutes façons.

V - (dans sa barbe) Et s'il t'arrive quoi que ce soit, c'est moi le responsable...
      (haut) Tu sais que je suis le gardien de l'arbre de la cours, petit ? Pour avoir le droit d'y monter sans que je ne le dise à personne, il faudra me faire une faveur.

L - Hum hum, laquelle ?

V - Il faudrait me lire le journal à 5h30 quand tu rentres de l'école.

L - Han... j'aimerais mieux te faire un dessin.



Consigne : improvisation rapide sur un robinet fuyard...

Pssssshhhh, il court, il court, le robinet ! Au bout de son tuyau, impossible de l'attraper ! Il saute, il danse, il joue à trappe-trappe, et au bout de la course, tout le monde est trempé. Plus vif qu'un serpent, plus malin qu'un renard, le robinet fuyard ne se laisse pas dompter.

02/03/2010

TOUJOURS DES RECHERCHES POUR CETTE BD

Un test de papier et d'encrage + une page de petites recherches de têtes dans le métro.