16/04/2010

ATELIER D'ÉCRITURE 005

Consigne : continuer le texte à partir de cette phrase :
"Quand elle m'attend, elle regarde les phoques."

Mais les phoques, la regardent-ils ? Car telle est la question : le monde existerait-il si l'humain ne le percevait pas ? Vous me direz mais voyons, si l'homme n'existait pas, tout le reste existerait, il suffit de comparer cette proposition à l'ethnocentrisme : pour un Français, l'Europe est au milieu du monde. Pour un Néo-Zélandais, c'est son pays le centre, et pourtant l'Europe continue de vivre et de se transformer, tout vit, change, bouge, alors pourquoi faudrait-il que les choses soient perçues, senties, pour être. Ne suffit-il pas qu'elles perçoivent, vivent, sentent elles-même ? Donc si l'on revient à notre phoque la question deviendrait "est-ce que la phoque la regarde ? Et s'il ne la regarde pas et que personne d'autre ne la voit, existe-t-elle ?" Mais à cause de Descartes, tout mon raisonnement tombe à l'eau car elle pense, donc elle est. Mais le phoque, est-ce qu'il pense ? Et s'il ne pense pas, est-ce qu'il est ?



Consigne : nous devions tâter une balle de tennis et une balle de la même taille, mais mole, en mousse, puis écrire un texte à partir de cela.

L'une est l'enfant, l'autre l'adulte. L'enfant joue : dans la dureté du monde, elle est la douceur innocente, elle s'adapte aux contours de son espace et à la pression des adultes. Elle est à leur merci et prend la forme qu'on veut lui donner, car elle n'a pas le choix. Mais au fond d'elle sa vraie nature est préservée car elle sait reprendre sa forme originelle. Elle ne fait de mal à personne par contre pour son malheur elle peut trop facilement servir d'anti-stress à quiconque se saisirait d'elle. Elle a aussi la fraîcheur ludique du parc ou de la salle de jeu. C'est une balle à mettre entre de petites mains délicates.

L'autre, la balle pour le sport, est l'adulte. Elle est plus dure, plus nerveuse. Si on la lance elle peut faire mal. Elle est un peu rugueuse, elle rebondit, c'est une balle de tennis lancée dans la compétition de la vie. Elle s'en prend plein la tête. Elle va et vient, change de chemin, fait un hors-jeu, passe d'un camp à l'autre, frôle le filet, puis finalement choisit. Elle est spécialisée, s'est construite, endurcie tout en essayant de garder une certaine souplesse. Sa couleur est acide, mais elle siffle au vent du jeu de son destin.



Consigne : écrire un texte à partir d'une image.


Ils se moquent ces bougres de zouaves, mais qui a raison ? Le nombre ou la clairvoyance ? Ah, l'habitude a tôt fait de nous assujettir. Ils sont si aveuglés par la teneur de leur quotidien, qu'ils ne se rendent même pas compte qu'ils sont déracinés. Il ne veulent pas savoir et préfèrent se moquer, car s'ils devaient ouvrir les yeux ils seraient contraints de suivre mon exemple et de partir en quête de leur vraie nature. Qui est le plus à plaindre ? Le solitaire qui passe pour un fou parce qu'il est différent ? Ou la meute composé d'individus qui ne se sentent exister qu'en elle car sans cela ils perdent toute envergure ?



Consigne : Nous avons un début et une fin donnés, il faut imaginer le développement.

Il était presque minuit quand nous arrivâmes devant le proche de la maison de Charles De Gaulle. Nous avions trouvé l'adresse de sa résidence secondaire grâce à un infiltré qui connaissait certains de ses proches. Nous étions une demi douzaine d'étudiants de Nanterre et nous avions échafaudé le plan d'un coup d'éclat pacifiste mais suffisamment brillant pour qu'il fasse la Une des quotidiens du lendemain. L'idée était de s'introduire  dans le domaine du Général, et d'inscrire en un gigantesque graffiti quelques uns des slogans les plus emblématiques de notre mouvement : "À bas le vieux monde", "L'action de doit pas être une réaction mais une création", "Un homme n'est pas stupide ou intelligent, il est libre ou il n'est pas", "Ne me libère pas, je m'en charge", "Vous finirez tous par crever du confort", "Ne nous attardons pas au spectacle de la contestation mais à la contestation du spectacle", etc. Mais sitôt avions-nous sauté la clôture, que nous fûmes arrêtés tout net dans notre élan plein de ferveur politique et libertaire. Un vigile s'approchait sans hâte, en chantonnant et arborant un sourire narquois.



Consigne : sur une table étaient disposés trois ramequins contenant le premier du curry, le second des clous de girofle, et le dernier de la cannelle. Nous devions nous imprégner de ces odeurs puis improviser là-dessus, sur le mode du souvenir.

Il est treize heures, le 25 juillet, je suis encore enfant. Il fait bon, une brise apporte un peu de douceur au plein soleil de l'été provençal. La glycine a perdu presque toutes ses fleurs mais déploie de gigantesques torsades lourdes de feuilles et de gousses. Nous avons installé la table sous le poirier pour avoir un peu d'ombre. C'est un dimanche, le monde semble assoupi, bercé par les cigales. Dans un instant vont arriver d'anciens amis de ma mère. Ils sont indiens, elle les a connus avant ma naissance. Pour eux elle a cuisiné un poulet au curry et s'est particulièrement appliquée. L'odeur qui émane de la cuisine me fait fondre d'extase. Le doux fumet à la fois exotique et si familier me remplit à la fois d'aise et d'impatience, moi qui vais avoir le bonheur de goûter tout à l'heure à l'exquise spécialité de ma mère, et de le déguster à l'indienne, c'est à dire avec les doigts.




Aujourd'hui c'est le jour du compte-rendu d'atelier, mais comme je n'ai pas envie de vous laisser sans dessin, je vous montre ma participation à un petit concours marrant organisé par À NOUS PARIS où il fallait continuer un dessin commencé par la méga-star du blog BD, j'ai nommé : Boulet. En fait il fallait personnaliser le "mur", sur le thème "songes et rêves". L'idée ma plu alors je me suis lancée et j'ai fait ça :


C'est une photo car trop grand pour le scanner. Les trois lauréats seront publiés dans À NOUS PARIS et les 10 premiers gagnerons des BD et des trucs dans ce genre. Je l'envoie lundi, ce serait cool d'être dans le mag... Qui vivra verra.

Sur ce je vous laisse et je vous rappelle que vous avez jusqu'à... oups : demain, pour voter pour mon chat sur le blog de Yrgane. Soit dit en passant...

À bientôt !

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